On réfléchit longtemps avant de monter une cuve d’indigo naturel – que vais-je teindre, – de quelle quantité ai-je besoin – dans quoi vais-je la conserver – combien de temps puis-je conserver ma cuve ???…….
Pour commencer:
Il faut un récipient qui puisse accueillir la quantité de tissu que l’on désire teindre et la place pour ses deux mains. Une petite casserole n’est donc pas adaptée. Optons plutôt pour un faitout, une grand casserole de la taille d’un couscoussier ou une grande jarre.
Il faut savoir qu’à domicile on ne peut teindre que des petites pièces, inutile de prévoir de teindre sa housse de couette.
A partir du moment où on a défini la taille de son récipient on peut commencer à réfléchir à la quantité d’eau.
Disons qu’il faut bien remplir sa cuve sans qu’elle déborde au moment où on y plonge les mains et les avant-bras.
Il faut que cette eau monte un peu en température (60°) et qu’on y ajoute du pigment d’indigo, un réactif pour enlever l’oxygène de l’eau, puis il faut atteindre un Ph de 11 ou de 8 selon que l'on teint de la soie ou du coton.
– le pigment d’indigo de Guadeloupe, utilisé ici, est de très grande qualité et permet d’obtenir un bleu profond.
– Le PH peut être augmenté par l’ajout de cristaux de soude ou par de la chaux aérienne éteinte (mais dans ce cas il faut un très grand fût pour que la chaux se dépose au fond et ne touche pas le tissus)
On laisse un peu refroidir le liquide.
Il est aussi possible de monter une cuve d’indigo à fermentation naturelle à partir des bactéries de l’indigo qui seront nourries au sucre de fruit (bananes ou figues) mais il faut compter plusieurs jours.
A présent on teste en trempant un morceau de sopalin ou un morceau de tissu blanc dans le liquide. Il ressort vert et devient bleu au contact de l’air.
La cuve est active lorsque la couleur du liquide est vert-jaune. Une pellicule irisée flotte en surface, c’est la fleurée. La cuve est passive lorsque le liquide est terne, l’eau est quasiment noire.
Précautions : – Il faut que le tissu soit humide avant de le tremper dans la cuve : le tremper dans l’eau , le laisser se gorger et bien l’essorer afin de ne pas augmenter la quantité d’eau de la cuve de teinture – Mettre des gants – Le tissu immergé dans la cuve est « massé » afin de bien faire pénétrer la teinture mais sans remous car faire entrer de l’oxygène dans le bain de teinture risque de rendre la cuve passive. Il faut donc agir avec des gestes précis mais lents et ne pas trop remuer.
Quand le tissu est sorti de la cuve: bien presser, puis ouvrir autant que possible autour des petits nœuds pour faire rentrer l’oxygène, le tissu change de couleur il devient bleu.
Il faut recommencer cette opération plusieurs fois afin d’obtenir un bleu profond.
Dès l’obtention de la couleur désirée, on sort son tissu et on le rince à l’eau claire, on peut le frotter avec du savon de Marseille ou du liquide vaisselle et le rincer à nouveau à grande eau jusqu’à ce l’eau reste limpide.
Ne pas faire sécher en plein soleil.
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